Cet article présente les chiffres clés de l’enquête State of AI 2025 : de la popularité des modèles (ChatGPT, Claude, Mistral, etc.) aux budgets investis par les développeur·euse·s, en passant par l’adoption des éditeurs « AI-first », les langages et SDK les plus boostés, ainsi que les usages phares et leurs limites, comme les hallucinations.
Cet article est un complément de l’épisode de notre podcast. Matthieu et Camille y discutent des résultats de l’enquête avec Eric Burel, formateur chez Human Coders (il donne des formations Next.js et Astro notamment) et contributeur de l’enquête.
Démographie
- Pour cette première édition de l’enquête State of AI, 4181 développeur·euse·s ont répondu à l’enquête.
- 19% des répondant·e·s viennent des États-Unis, suivis par l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et la Pologne dans le top 5. L’enquête a représenté 40 pays avec au moins une dizaine de développeur·euse·s par pays, et jusqu’à 630 pour les États-Unis
- La majorité des devs ayant répondu ont un niveau intermédiaire d’expérience (5 à 9 ans).
- 42% des répondant·e·s sont âgé·e·s entre 30 et 39, ensuite vient les 20-29 ans (27%), puis les 40-49 ans (20%).
Modèles d’IA utilisés
- 91,2% des répondant·e·s ont déjà utilisé ChatGPT, et 52% d’entre eux·elles en ont un sentiment positif. 5% d’entre eux·elles le trouvent négatif.
- Mistral est le 8ème fournisseur avec 17,8% de développeur·euse·s l’ayant utilisé.
Dépenses en IA
- À titre personnel, la majorité des devs (52%) ne dépensent rien pour l’IA. 24% dépensent entre 1 et 20 dollars, et 18% entre 20 et 50 dollars par mois.
- 12% des entreprises déclarent dépenser plus de 5 000 dollars par mois pour l’IA, ce qui montre un marché réel de l’outil IA avec de gros consommateur·rice·s.
Points négatifs
- Pour 46% des développeur·euse·s, les hallucinations sont le point de difficulté majeur, pouvant causer par exemple des problèmes de sécurité.
- La distraction et le côté intrusif des outils IA sont un problème pour 14% des répondant·e·s.
- Le coût est une préoccupation pour 11% des répondant·e·s.
Éditeurs de texte (IDE) / Environnements de développement
- Cursor est en tête des éditeurs « IA-First »avec 33% des développeur·euse·s, qui l’ont utilisé, et 30% d’opinions positives.
- Zed, un autre éditeur IA-First, est utilisé par 17% et avec 15% d’opinions positives. Il se distingue par sa communication axée sur la vitesse.
- 41% des développeur·euse·s utilisent VS Code, ce qui laisse donc un potentiel important aux assistants de code intégrés à l’IDE.
- On a notamment 17% d’utilisateur·rice·s de Cline, l’agent de code open source : analyser son implémentation est très instructif !
- La majorité des répondant·e·s génèrent moins de 25% de leur code avec l’IA.
Usage global de l’IA et son impact sur le développement
- La majorité des devs génèrent moins d’un quart de leur code avec de l’IA. Seules 88 personnes (sur environ 4000) déclarent générer 90% de leur code avec l’IA, et 11 personnes 100%.
Langages de programmation utilisés avec l’IA
- JavaScript (80%) et TypeScript (80%) sont les langages majoritairement utilisés avec les outils d’IA, reflétant la démographie des répondant·e·s.
- D’autres langages backend comme PHP (16%), Go (12%), Java (11%) et Rust (10%) sont également bien représentés, indiquant que l’IA est utilisée pour la génération de code backend.
- Bash est utilisé par 16% des développeur·euse·s, au même niveau que PHP. Cela s’explique par la complexité de l’écriture de scripts Bash, ce qui rend l’IA très utile pour cette tâche.
Outils de génération d’images
- Dall-E est l’outil de génération d’images le plus utilisé avec 42% des développeur·euse·s, bien que l’enquête ait été réalisée avant la sortie de GPT-4o qui a apporté des progrès majeurs.
- Midjourney (31%) et Stable Diffusion (24%) sont également populaires.
- Flux (2%), un modèle allemand de Black Forest Labs, est notable car il est open source et intégré à Mistral, offrant une option souveraine européenne pour la génération d’images.
Librairies pour se connecter aux LLM
- Le Vercel AI SDK est dominant dans l’écosystème JavaScript, utilisé par 12% des répondant·e·s.
- LangChain, bien que plus répandu dans l’écosystème Python, a une version JavaScript et est utilisé par 2% des développeur·euse·s. Il permet de créer des agents et devrait connaître une explosion de son usage dans l’année à venir.
IA dans les navigateurs et fonctionnalités souhaitées
- 62% des répondant·e·s souhaitent la traduction intégrée directement dans le navigateur.
- v0 de Vercel et Bolt de Stackblitz sont les générateurs d’application web les plus répandus : respectivement 26,5% et 13,3% des développeur·euse·s déclarent les avoir utilisés. Les acteurs qui ont innovés dans le web par le passé (serverless et Next.js pour Vercel, WebContainers pour StackBlitz) sont donc aujourd’hui aussi ceux qui innovent dans l’IA.
- D’autres fonctionnalités très demandées (plus de 20%) incluent la synthèse de textes, la génération de sous-titres, la reconnaissance de discours, la détection de la langue et la vision par ordinateur.
- L’apprentissage et la recherche sont le deuxième usage de l’IA (66%), mais les intervenant·e·s mettent en garde contre les limitations des LLM pour ces tâches (informations obsolètes, difficulté à vérifier la pertinence). L’usage majeur reste la génération de code citée par 91% des participant·e·s.
- La génération de texte (62%), la synthèse (55%), la traduction (45%) et la génération d’images (38%) sont d’autres cas d’usage fréquents.
Pour toute information complémentaire, jette un oeil aux résultats complets de l’enquête State of AI.
Eric Burel, notre invité, est aussi formateur pour nous. Il donne des formations Next.js et Astro.